Actes relevés aux Archives
Départementales de l'Hérault
la peste à Béziers au XVIIe siècle
Peste
à Béziers en 1629-1631
Soins
et médicaments fournis aux pestiférés (1629-1632)
ADH, 2E 11/40,
ff.178-181, registre de maître Jean Guibal, notaire à
Béziers, 14 avril 1633 :
Transaction suite à
procès pendant et indécis en la Cour du sénéchal de Carcassonne au
siège de Béziers, entre Pierre ROMIEU, docteur en
médecine, tant de son chef que comme héritier de son père Pierre
ROMIEU, maître chirurgien, et les consuls de Béziers, ledit Romieu
étant demandeur :
- en condamnation des
peines et et vacations par lui exposées à visiter les malades
pestiférés ou soupçonnés pendant dix mois de novembre 1628 à septembre
1629, et pendant trois mois en septembre, octobre, et novembre 1629 à
faire les visites des pestiférés avec André ESTAIGNOL, chirurgien, et
pour les dommages et intérêts par lui soufferts à faire sa quarantaine
proche le lieu de Laurens, et autres choses revenant à la somme de
2.025 livres
- et comme héritier de son père en la somme de 1.163 livres 13 sols, à
savoir :
- 900 livres pour ses
gages, amiablement accordés par la délibération du Conseil de santé
tenu en la maison du Président de Granhaugue
- 27 livres pour l'extraordinaire à lui accordé à raison de 12 livres
par mois, et ce pour les mois de mai, juin, et 8 jours de juillet
- 29 livres 12 sols pour du pain blanc qu'il avait été contraint
d'acheter pendant les mois de mars, avril, mai, juin, et 8 jours de
juillet, y compris 40 et tant de pains qu'il acheta en octobre,
novembre, et décembre, à cause que celui qui lui était envoyé par les
consuls n'était pas bon
- 25 livres pour dix quintaux de charbon qu'il avait achetés pour faire
feu à sa chambre dans l'infirmerie
- 5 livres 16 sols pour du lard par lui acheté en diverses fois
- 50 livres pour la nourriture de son cheval durant cinq mois
- 1 livre 5 sols pour de « terailhe » par lui achetée pour le service
de
l'infirmerie
- 125 livres pour le salaire d'une femme qui l'avait servi en
l'infirmerie pendant cinq mois après que Guireman, qui lui avait été
baillé, fut sorti de l'infirmerie
- et les drogues par lui fournies aux malades et pestiférés après la
mort de Cahours, apothicaire, ensemble les drogues et autres choses
préparées pour le désinfectement de la ville en conséquence de l'offre
par lui faite et acceptée par le Conseil, le désinfectement ayant
depuis été baillé à Jacques TONGAS, prévôt, à 1.500 livres par-dessus
l'offre de Romieu, et ce sur la taxe qui sera faite, par experts,
desdits médicaments et drogues
à quoi les consuls
répliquaient :
- que Romieu, médecin, ne
pouvait rien prétendre pour les visites des dix premiers mois, n'ayant
été employé par les consuls, et s'il en avait fait quelques-unes il
avait été payé par les particuliers car alors il n'y avait point de mal
à la ville et il n'était besoin d'employer aucun médecin ; et quant aux
trois mois qu'il servit pendant la maladie, sa demande était exorbitante
- que pour Romieu père :
- il ne pouvait prétendre
que 300 livres et autres choses à lui accordées par son contrat, duquel
il avait joui pendant quarante et tant d'années et de la pension de 200
livres par an suivant ledit contrat, n'ayant pu ni dû le Conseil de
santé accorder autre chose, et s'il fut fait ce fut par nécessité
- pour la nourriture du cheval que la ville lui avait baillé, il
l'avait fait nourrir et entretenir aux dépens du foin et de l'avoine
qui étaient aux logis des faubourgs, même au Cheval blanc, de
quoi la ville fut condamnée envers la veuve de GUARRIGUES
- il n'avait fourni aucun médicament, et s'il avait fait quelques
emplâtres, les consuls lui avaient fourni le nécessaire
- quant aux préparatifs et drogues du désinfectement, quand il en
aurait fait lorsqu'il se désista de son offre, il avait promis de n'en
rien demander
aux termes de laquelle
transaction, les parties renoncent à tout procès, et les consuls
promettent de payer la somme de 1.800 livres à Romieu pour toutes ses
demandes, à la charge de tenir en compte tout ce que lui et son père
ont déjà reçu de la ville.
ADH, 2E 11/40,
ff.240-241, registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers, 14
novembre 1633 :
Les consuls de Béziers
confessent devoir à Pierre COUSSY, maître chirurgien, de Béziers, la
somme de 200 livres qui lui a été accordée par les magistrats et
députés pour traiter et accorder les procès et différends que la ville
a contre plusieurs particuliers, même contre ledit Coussy qui
prétendait que la ville était tenue de lui payer le service par lui
rendu aux pestiférés pendant 10 mois à l'infirmerie de Béziers, alors
que le syndic de la ville affirmait au contraire n'être tenu de rien
lui payer d'autant qu'il n'avait pas été mis dans l'infirmerie par
l'ordre des consuls ni du Conseil.
ADH, 2E 11/40,
ff.217-219, registre de maître Jean Guibal, notaire à
Béziers, 27 septembre 1633 :
Accord entre les
héritiers de Nicolas BASSET, maître apothicaire de
Béziers, qui avait fourni, en septembre 1629 alors que le mal
contagieux de peste était à Béziers, plusieurs et divers médicaments,
emplâtres, onguents, pour la guérison des habitants pestiférés de la
ville et pour les pauvres de l'hôpital, et les consuls de Béziers, aux
termes duquel les héritiers donnent quittance à la ville de Béziers de
tous les médicaments fournis par Basset tant aux malades pestiférés de
l'infirmerie qu'aux pauvres de l'hôpital pendant les années 1629 et
1630, et généralement pour toutes les fournitures faites pendant le
temps de contagion, moyennant la somme de 1.528 livres 16 sols. |
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ADH,
2E 11/40, f°399, registre de maître Jean Guibal,
notaire à Béziers, 25 octobre 1635 :
Suite
à procès, accord entre les consuls de Béziers et les hoirs de feu
Étienne CAHOURS, maître apothicaire de Béziers, demandeurs en
condamnation de la somme de 1.395 livres 8 sols pour :
-
les médicaments fournis par Cahours pendant la maladie contagieuse qui
fut à Béziers en 1629, tant aux pestiférés des infirmeries que des
huttes, depuis le 19 septembre 1629 jusqu'au 26 novembre 1629
- les médicaments pris de la hutte de Cahours après son décès, et
emportés dans l'infirmerie des Pères Minimes
- la valeur de 4 sacs de farine blé touzelle, aussi emportés de sa hutte
aux
termes duquel les consuls renoncent au procès, et reconnaissent devoir
la somme de 720 livres à quoi les médicaments ont été modérés par le
rapport du 12 juin 1635 de Guillaume FOLQUIER et Antoine PEIRE, maître
apothicaires de Béziers, que les consuls avaient d'abord contesté, et
demandé une nouvelle relation par d'autres experts.
ADH,
2E 11/40, ff.85-86, registre de maître Jean Guibal,
notaire à Béziers, 17 mars 1632 :
Les consuls de Béziers
reconnaissent devoir à Jean BASSET, maître apothicaire de Béziers :
- 347 livres 17 sols pour
médicaments fournis pour les pestiférés et infirmiers depuis le 23
novembre 1629 jusqu'au 12 août 1630
-
415 livres 16 sols pour médicaments, emplâtres, onguents, fournis pour
les pauvres de l'Hôpital et autres nécessiteux, suivant contrat passé
du 18 septembre 1630 jusqu'au 18 septembre 1631
- 529 livres 9 sols
pour médicaments, emplâtres, onguents, fournis pour les pauvres blessés
de peste, tant dans l'infirmerie qu'aux huttes et dans la ville, du 5
mars 1631 au 9 février 1632
ADH, 2E 11/40, f°244, registre de maître Jean Guibal,
notaire à Béziers, 15 novembre 1633 :
Les consuls de Béziers
confessent devoir à François
FOULCHER, baile de l'Hôpital Mage de la ville, la somme de
116 livres 13 sols 4 deniers pour le service par lui rendu à traiter
les pestiférés pendant 2 mois 10 jours finis le 10 avril 1632, à ce
compris sa quarantaine, à raison de 50 livres le mois y compris sa
dépense.
Infirmerie,
cabanes, huttes des pestiférés (1631)
ADH, 2E 11/40,
ff.117-118, registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers, 13
juillet 1632 :
Les
consuls de Béziers confessent devoir à Pierre CROZAL, marchand, de
Béziers, la somme de 36 livres pour ......... ...... employés à la
construction des huttes faites à cause de la maladie contagieuse
revenue à Béziers en mars 1631.
ADH, 2E 11/40,
f°86,
registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers, 24 mars 1632 :
Les consuls de Béziers
confessent devoir à Jean DESTAVILLE, marchand, de Béziers, la somme de
29 livres, à savoir :
- 24 livres pour les
dommages et intérêts par lui soufferts en une sienne pièce assise à
Belvezet, en laquelle avaient été faites les cabanes des pestiférés en
septembre 1631
- 3 livres 4 sols
pour la taxe des experts
- 1 livre 16 sols
pour les dépens
ADH,
2E 11/40,
f°339, registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers, 19 janvier
1635 :
Les
consuls de Béziers confessent devoir à Pierre CURE, marchand, de
Béziers, la somme de 163 livres, dont 48 livres pour les dommages et
intérêts soufferts par Fulcrand VILLENEUVE (dont Cure est cessionnaire)
en une sienne pièce où furent construites les huttes des pestiférés.
ADH,
2E 11/40, ff.56-58, registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers,
12 novembre 1631 :
Les consuls de Béziers
achètent une maison, cazal, patus, et petit jardin, sous la porte de
..., avec bois de rivage et olivettes, le tout joignant, confrontant
notamment Antoine Gausseran, moyennant le prix de 1.000 livres, étant
entendu que la ville souhaite accomoder les bâtiments pour y faire
infirmerie des malades de peste.
ADH,
2E 11/40, ff.231-232, registre de maître Jean Guibal, notaire à
Béziers, 10 novembre 1633 :
Les consuls de Béziers
confessent devoir à Antoine GAUSSERAN, blancher, de Béziers, la somme
de 260 livres, à savoir :
- 237 livres 7 sols pour
le contenu en la relation faite par les experts, pour les dommages et
intérêts soufferts par Gausseran en une sienne calquière et un pré
pendant la contagion
- 26 livres 13
sols, à quoi les taxat, exécutoire, dépens, ont été modérés
Désinfection
de la ville (1629-1632)
ADH, 2E 11/40,
ff.118-120, registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers, 30
juillet 1632 :
Accord entre les consuls
de Béziers et Jean SARTRE, receveur particulier
des tailles de Béziers, en procès à raison des comptes rendus par
Sartre de l'administration par lui faite de certains deniers mis en ses
mains pour subvenir aux nécessités de la maladie contagieuse dont la
ville était affligée en 1629, entre autres :
-
la somme de 7.000 livres payée à Jacques TONGAS, prévôt, à raison du
désinfectement entrepris par Tongas et sa caution, le Père TAMISIER
- 3.200 livres avancées aux bouchers pour la chair fournie à
l'infirmerie pendant le mal contagieux
ADH,
2E 11/40, f°234, registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers, 12
novembre 1633 :
Les consuls de Béziers
reconnaissent devoir à Jean BENECH, dit Germa, de Béziers, la somme de
126 livres 3 sols 4 deniers, à savoir :
- 106 livres 13 sols 4
deniers pour ses gages de désinfecteur de 5 mois 10 jours finis le 10
avril 1632, à raison de 20 livres par mois
- 19 livres 10 sols pour la pitance à lui accordée pour 4 mois 10
jours, finis ledit 10 avril
Vin
utilisé pendant la contagion
ADH, 2E 11/40,
f°25, registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers, 16 août 1631 :
Les
consuls de Béziers confessent devoir à Paul GINESTE, docteur et avocat au
siège présidial de Béziers, la somme de 267 livres pour la vente et
réelle délivrance de 7,5 muids de vin qu'il leur fit pendant le mal de
peste, à savoir :
- 1 muid qui fut baillé
aux R.P. capucins au commencement du mal, à raison de 33 livres
- 6,5 muids
employés pour la nourriture des pestiférés, tant de l'infirmerie qu'aux
huttes, et pour les pauvres de l'hôpital étant infectés en la maladrerie
du bout du pont, à 36 livres le muid
ADH, 2E 11/40, ff.36-37, registre de maître Jean Guibal, notaire à
Béziers, 28 août 1631 :
Les
consuls de Béziers confessent devoir à Antoine RAYMOND, tailleur, de
Béziers, héritier de ... CABANES, mort en temps de peste en 1630, la
somme de 75 livres pour la valeur de 3 muids de vin pris à la maison
dudit Cabanes, et employés pour la nourriture et l'entretènement des
pestiférés et infectés.
ADH, 2E 11/40,
ff.241-242, registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers, 15
novembre 1633 :
Les
consuls de Béziers confessent devoir à Guillaume ROUCH, bourgeois de
Béziers, la somme de 75 livres à lui due comme cessionnaire de
Guillaume GLEYZES, notaire, héritier d'Antoine BARON, succédant aux
biens de Jean DELEUZE, à faute du paiement de 3 muids de vin pris de la
maison dudit feu Deleuze, après qu'il fût décédé de la maladie
contagieuse en 1629, par le sieur de Fontenette, à ce commis par les
consuls.
ADH, 2E 11/40,
ff.55-56, registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers, 4 octobre
1631 :
Les
consuls de Béziers confessent devoir à Isabeau de MERCIER, veuve de
Pierre GUARRIGUES, marchand, de Béziers, la somme de 194 livres 13
sols, à savoir
:
- 60 livres baillées par
Guarrigues au receveur Sartre, les 5 et 10 septembre 1629, et employées
pour les affaires de la ville en la maladie contagieuse
- 36 livres pour la valeur d'un muid de vin baillé aux R.P. minimes le
22 septembre 1629
- 80 livres pour la liquidation des dommages et intérêts soufferts par
Mercier en une sienne maison assise au faubourg, ayant servi pendant la
dernière contagion pour l'intérêt général de la ville
- 18 livres 13 sols pour les dépens faits par Mercier pour recevoir
paiement desdites sommes
Accomplissement
du voeu fait par la ville de Béziers (1631)
ADH, 2E 11/40,
ff.22-24, registre de maître Jean Guibal, notaire
à
Béziers, 10 août 1631 :
Les consuls de Béziers
baillent à Jean MOUFFLETTE,
maître sculpteur et orfèvre de Béziers, à faire un saint ciboire et une
lampe en argent, gravés et ciselés, avec les armes de la ville,
ensemble les noms et surnoms des consuls et de leur syndic, le ciboire
de la même façon que celui des Pères Réformés de Béziers, et la lampe
comme celle qui est au devant de leur grand autel, moyennant le prix de
400 livres, pour les porter en l'église de Saint Aphrodise pour
l'accomplissement du voeu fait à Dieu et Saint Aphrodise pour la
délivrance de la ville du mal de peste. |
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ADH, 2E 11/40,
f°35, registre de maître Jean Guibal, notaire
à
Béziers, 28 août 1631 (commande d'un ex-voto au peintre Pierre Barral) :
Les consuls de Béziers
baillent à Pierre BARRAL, maître peintre de Béziers, à faire un tableau
où seront représentés Saint Aphrodise et les consuls et leur syndic, au
pied de l'autel qui sera peint, au-dessus duquel autel seront peint le
saint ciboire et la lampe d'argent que la ville donne pour le voeu, et
en ce tableau il peindra une inscription du voeu que la ville a fait
pour la guérison de la maladie contagieus où seront décrits par
leurs noms et surnoms les consuls et syndic, laquelle besogne serait
faite à l'huile pour le prix de 100 livres. |
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Les Archives Municipales
de Béziers signalent que ce grand tableau est décrit dans la relation du quatrième
jour de la visite pastorale de l'Évêque de Béziers à l'église Saint
Aphrodise, le 30 juillet 1633 [cote : AMB, GG 192] :
A costé gauche d'iceluy
[le choeur] est un grand tableau représentant St Affrodise, avec sa
teste en la main, au dessoubz duquel sont dépeintz les consulz de
Béziers, qui du temps de la peste arrivée en ladite ville l'an 1630,
firent voeu de donner à ladite église une lampe d'argent et un ciboire,
duquel ils se sont acquittez et fait peindre en mémoire ledit tableau.
Retour
des magistrats du présidial en ville (1631)
ADH, 2E 11/40,
f°122,
registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers, 20 août 1632 :
Les
consuls de Béziers confessent devoir à Jean REY, de Béziers,
cessionnaire de Brigitte CAILON, veuve de Jean CARRIÉ, hôte, de
Béziers, la somme de 54 livres contenue au mandement expédié au feu
Carrié par les consuls le 11 novembre 1631 pour certain repas fait au
lieu de Servian à messieurs les magistrats, consuls, et habitants, qui
allèrent audit lieu de Servian dénoncer la santé à messieurs du siège
présidial et les prier de revenir en ville.
Retour
d'habitants réfugiés (1631)
Archives municipales de Béziers, GG 49, f°68, registre des baptêmes de la paroisse Saint Félix :
Le
quatrième jour du mois de décembre mil six cents trente et un ont esté
appliqués les cérémonies du baptesme à Antoine de Manse, qui eut l'eau
dans le lieu de Villeneufve où ses parens estoient réfugiez à cauze de
la contagion il y a environ trois sepmaines, et est fils de noble
François de Manse et de damoiselle Anne de Mercorent, mariez.
Mentions
d'époque sur la couverture du registre de 1640-1650 de Me Raymond
Martin, notaire royal de Béziers [ADH, 2E 14/246]
peste
en 1629 et 1630, voyez l'acte du 30e mars 1650 folio 268v° [période
manquante dans le registre]
prix de la toise de bâtisse,
chaux, plâtre, sable, tuilles de toute espèce, journées de plâtrier
f°424 Et 425 [détail]
prix du poisson f°3 En
1646 Le 7e janvier [détail]
Comptes
du consul
ADH, 2E 11/40,
ff.403-404,
registre de maître Jean Guibal, notaire à Béziers, 15 novembre 1635 :
Transaction
sur procès pendant et indécis en la Cour des comptes, aides et
finances, de Montpellier, entre le syndic de Béziers et François de MERCORANT,
écuyer, de Béziers, appelant de la clôture du compte particulier par
lui rendu de l'administration par lui faite en qualité de premier
consul de Béziers en 1630 que la ville était affligée de peste, à cause
de radiations et erreurs de calcul intervenues et autres griefs qu'il
prétendait lui avoir été inférés en l'audition et clôture du compte,
aux termes de laquelle les parties se quittent respectivement moyennant
:
- 400 livres accordées à Mercorant pour tous les griefs qu'il pourrait
prétendre
- 171 livres 18 sols 6 deniers pour erreurs de calcul
- 2.183 livres 14 sols 2 deniers dus par l'état final (compte clos le
1er juillet 1634)
soit un total de 2.755 livres 12 sols 8 deniers.
Peste
à Béziers en 1640
Accomplissement
du voeu des consuls (1640)
ADH, 2E 11/40,
ff.744-745,
registre de maître Jean
Guibal, notaire
à
Béziers, 19 juillet 1640 (commande d'un ex-voto au peintre Pierre
Barral) :
Les consuls de Béziers,
ayant fait voeu à Saint Joseph en la chapelle des R.P. Récollets à ce
qu'il plût à Dieu de nous délivrer et préserver de la maladie
contagieuse de laquelle la ville est menacée, baillent à prix-fait à
Pierre BARRAL, peintre, de Béziers, à faire et peindre un tableau à
l'huile où seront peints le petit Jésus, la Vierge Marie sa mère, et
Saint Joseph, au pied desquels seront peints en robe rouge les consuls
et leur syndic, et Barral sera tenu de fournir la toile et le châssis,
et de peindre le cadre en noir et le vernir, moyennant la somme de 120
livres. |
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ADH, 2E 11/40,
ff.755-756,
registre de maître Jean Guibal, notaire
à
Béziers, 6 août 1640 :
Les
consuls de Béziers baillent à prix-fait à Jean SABATIER, scupteur, de
Béziers, à faire la besogne et les ouvrages suivants, pour le voeu fait
à Saint Joseph à ce qu'il obtient de Dieu que la ville de Béziers fût
expempte de la maladie contagieuse dont elle était menacée, à savoir :
- trois figures de pierres de taille fines de Lespignan, Jésus, Marie
et Joseph, de 7 pans pour Marie et Joseph, et Jésus en proportion,
qu'il posera sur la porte de la ville dite des Carmes, du côté de la
ville
- auxquelle fins Sabatier fera surhausser de (le ?) grand arceau de
ladite porte de 14 pans de hauteur, 12 pans de largeur, et 4,5 pans
d'épaisseur, et fera monter le pilier dudit arceau de bonnes pierres de
taille
- par dessous ledit arceau, il fera un autre arceau de 10 pans de
large, auquel il fera un cartouche de pierre blanche de Lespignan avec
une table de marbre noir de Roquebrun, où il sera tenu de graver en
lettres d'or l'inscription que bon semblera aux consuls, et par dessus
le cartouche il fera une corniche portée par deux consoles, et mettra
par dessus ladite corniche les trois figures
- faire à l'entour du grand arceau, et par le dedans des pièces
d'architecture qui seront depuis ladite corniche tout à l'entour dudit
arceau, et fera la face de la muraille qui sera derrière les figures de
pierres de taille, et par dessus le grand arceau il mettra les armes de
la ville qui auront 4 pans ou plus de hauteur, de la même pierre que
les figures
- faire le surplus du bâtiment nécessaire à son honneur et au profit de
la ville
moyennant le prix de 250 livres. |
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Peste
à Béziers en 1652-1653
Découverte de la peste dans Béziers (8 juillet 1642)
AM Béziers, GG 17, registre des sépultures de la paroisse Saint Aphrodise de Béziers, 8 juillet 1642 :
L'an mil six cents cinq[uan]te deux &
le huitie[sme] du mois de juillet, la peste
fut clairem[ent] descouverte dans Béziers
en la personne de Jan Sevignol, potier
de terre, qui mourut de peste aud[it] jour.
Moy, l'ayant confessé en son lict, & assisté
à sa mort, de quoy fus infect et fis la
quaranteine le premier Du Puy V[icaire] p[erpétue]l
Le mesme jour, huitie[sme] juillet, mourut
de peste Jane Rascalonne, servante dans
la maistrise, estant lad[ite] Rascalone âgée
d'environ soixante ans.
Lad[ite] peste dura dans Béziers jusques au
commencem[en]t de février de l'an 1653.
Pendant icelle peste moururent beaucoup
de mes parroissiens dans la ville ou aux hutes.
Je n'en escrivis pas les noms, on les marquoit
à l'infirmerie qui estoit au couvent des
Minimes hors la ville.
Je metray néantmoins icy ceux dont j'auray
le souvenir, qui sont décédéz icy ou dehors,
estant mes parroissiens :
Mr Favard, p[rêt]re, prébendier de St Nazaire
Pierre Favard, huissier, son nepveu / un fils
dud[it] huissier
Mr Pelissier, viguier du bourg St Aphrodise
sa femme, soeur de Mr l'Abbé Pierre
Jaques Tricot, fils de Mr Tricot, procureur
Jaques Rivière, fils de Pierre Rivière
Déclarations
de notaires de Béziers qui quittent la ville à cause de la maladie
contagieuse (1652)
ADH, 2E 13/64,
f°289, registre de maître Antoine Barral, notaire à Béziers :
Antoine BARRAL,
notaire royal de Béziers, écrit qu’à cause de la maladie contagieuse
dont Béziers fut affligée, il partit se réfugier au lieu de Corneilhan
le 12 juillet 1652, où il demeura avec sa famille jusqu à Notre-Dame de
février en 1653, qu’il revint à Béziers avec sa famille.
ADH, 2E 13/18,
f°142, registre de maître Fulcrand Amiel, notaire à Béziers,
14 juillet
1652 :
Les
neuf fuilletz
suivants, le présent
comprins, sont
en
blanc pour
avoir discontinué de travalher dans
Béziers
despuis
le quatorzième
juillet gbiC cinquante
deux
que je suis
parti de Béziers avec ma familhe
à
cauze de la
maladie contagieuze dont ladite
ville a esté
affliger,
ayant
laissé toutz mes actes & nottes
enfermés
dans mon
cabinet ledit
jour
quatorzième
juillet
après
midy. Dieu appaize son ire & nous
fasse
la grâce
d’y revenir en santé. C’est pourquoi
j’ay
croizé
lesdits
neuf fuillets ledit
jour
& me
suis
soubzigné
Amyel |
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ADH, 2E 10/4,
registre de maître Guillaume Bourguès, notaire à Béziers, 14 février
1653 :
C est
Le
Comancemant du Registre que
Je
feray avec
Layde de dieu L'année Courante
apres
Lentrée
dans La Ville venant de
Ribaute
pendant
le temps de la maladie
contagieuse
quy
arryva dans Laditte
Ville,
En
tesmoing de quoy me suis signe
ce
xiiiie
febvrier mil Six Cens Cinquante
Troys
Engagement
d'un chirurgien pour traiter et panser les pestiférés dans l'infirmerie
(11 juillet 1652)
ADH, 2E 11/84,
f°253, registre de maître Pierre Guibal, notaire à Béziers,
11
juillet
1652 :
Les consuls de
Béziers baillent à Pierre COUSSIN, maître chirurgien de Béziers, de
traiter et panser tous les malades du mal contagieux qui lui seront
envoyés dans l’infirmerie (aux gages de 240 livres par mois).
Fabrication
du pain pour les pauvres et malades de la peste (13 juillet 1652)
ADH, 2E 11/84,
f°254, registre de maître Pierre Guibal, notaire à Béziers,
13
juillet
1652 :
Les consuls de
Béziers baillent à Jean SEGUIN, Jean FARSAC, Antoine BACON, et Antoine
TOURNAL, maîtres boulangers de Béziers, à faire et cuire le pain
nécessaire pour les pauvres nécessiteux et malades de la peste, pendant
le temps que Dieu voudra en affliger la ville.
Accomplissement
du voeu fait par les religieuses clarisses de Béziers (1653)
ADH, 2E 11/84,
ff.260-261, registre de maître Pierre Guibal, notaire à
Béziers, 12
avril 1653 (commande d'un ex-voto au peintre Antoine Sabatier) :
Les consuls de
Béziers baillent à prix-fait à Antoine SABATIER, maître peintre de
Béziers, à réaliser un tableau pour le vœu qui fut fait à Dieu par les
religieuses de Sainte Claire de Béziers, le 20 juillet 1652, pour
supplier très humblement sa divine bonté de vouloir soulager la ville
de la peste dont elle était affligée (300 livres, avec description
précise du tableau).