Justin Bernat (1839-1906)
négociant, manufacturier, et
industriel
L’Éclair,
quotidien paraissant à Montpellier - dimanche 28 janvier 1906,
n° 10313, page 5 [ADH, 4mi 186 / R 82]
BEDARIEUX. […]
Obsèques de M. Justin
Bernat.
- Aujourd’hui samedi, à 10 heures ont eu lieu les obsèques de M. Justin
Bernat, l’honorable industriel, dont nous avons annoncé la mort
prématurée dans le numéro d’hier.
Par ces nombreuses relations que
le défunt s’étaient acquises, les divers trains du matin avaient amené
une foule de parents et d’amis pour assister au convoi funèbre et
témoigner de leur sympathie à la famille désolée. A cette heure, le
cortège s’est déroulé à l’avenue de la Gare. On a compté jusqu’à
cinquante-cinq draps d’honneur et de nombreuses couronnes offertes par
les membres de la famille, des amis, des ouvriers, des contremaîtres
des usines et par le conseil d’administration des établissements
Donnadille dont M. Bernat était l’administrateur délégué.
Le deuil
était conduit par les fils du défunt, suivis par la presque totalité de
la population sans distinction d’opinion ni de culte. Toutes les
congrégations religieuses dont le défunt était un bienfaiteur étaient
représentées.
D’autres plus autorisés pourront parler plus
élogieusement de celui qui vient de disparaître dont l’absence se fera
vivement sentir.
Pour nous, qui l’avons connu, suivi pendant plus de
trente ans, comme modeste collaborateur nous résumons en deux mots les
qualités du défunt.
Justice et honnêté et nous nous découvrons
respectueusement devant sa tombe en adressant à Mme Bernat, à ses
enfants, MM. Henri, Jules et François Bernat, le témoignage de nos plus
vives sympathies. – G. C.
Bulletin
paroissial de St-Louis - Bédarieux - février-mars
1906, n° 6, page 2 [ADH, PAR 1632]
Paroisse de Saint-Louis. - Bédarieux
Chronique
paroissiale
Nécrologie – M. Justin Bernat
M
Justin Bernat, notre vénéré et bien cher président du Conseil de
Fabrique, nous a été ravi subitement, le mardi 23 février, à 8 heures
du soir. Rien, dans son état de santé et avec sa robuste constitution,
n’annonçait une fin si prochaine ; son activité était prodigieuse et se
dépensait sans mesure dans la direction de trois usines importantes.
Sa
disparition soudaine a causé une profonde émotion et laissé un vide
immense dans sa famille d’abord, dans la paroisse de St-Louis à
laquelle il était si profondément attaché, dans le monde du travail et
des œuvres où il occupait une des premières places. Ses obsèques ont
été des plus solennelles : toutes les communautés religieuses, toutes
les œuvres, toutes les sociétés de bienfaisance, toutes les écoles
chrétiennes y étaient représentées, et, sans exagération, on peut dire
que toute la ville de Bédarieux était sur pied pour rendre un suprême
hommage à l’homme de bien, au travailleur infatigable, au patron juste
et bon, au chrétien convaincu, à l’homme d’œuvres n’en laissant aucune
en souffrance et ouvrant généreusement son cœur et sa bourse à toutes
les infortunes. Ses œuvres l’ont précédé devant Dieu, que nos prières
le suivent.